Les noix tigrées ou souchet
Après mon aventure avec les noix tigrées, voir articles précédents. Il est maintenant temps de parler ces fameuses graines de souchet. Dans un premier temps un peu de culture, ensuite nous allons voir comment préparer la graine pour ensuite parler de ses avantages et de ses inconvénients.
Et c’est parti pour un peu de culture.
La noix tigrée, également connue sous le nom de graine de souchet ou chufa, est une plante herbacée appartenant à la famille des Cyperaceae. Son nom scientifique est Cyperus esculentus. Cette plante est originaire du bassin méditerranéen, mais elle a été cultivée et utilisée par les civilisations anciennes bien au-delà de cette région.
L'histoire de la noix tigrée remonte à l'Égypte antique, où elle était très prisée pour ses propriétés nutritives et médicinales. Des traces de souchet ont été retrouvées dans les tombes des pharaons, indiquant son importance dans l'alimentation égyptienne. Les anciens Égyptiens l'utilisaient pour confectionner des gâteaux et des boissons fermentées. Par la suite, la culture du souchet s'est étendue à d'autres régions du monde, notamment en Afrique de l'Ouest, en Espagne et en Amérique latine.
La noix tigrée connaît un regain de popularité, notamment en raison de ses bienfaits nutritionnels. Elle est riche en fibres, en vitamines E et C, ainsi qu'en minéraux tels que le potassium et le magnésium.
Les noix tigrées peuvent être consommées de diverses manières :
Farine de souchet : obtenue à partir des noix tigrées moulues est utilisée dans la pâtisserie et la boulangerie pour confectionner des pains, des gâteaux et des biscuits sans gluten.
Boisson végétale : En Espagne, les noix tigrées sont utilisées pour préparer l'horchata, une boisson traditionnelle rafraîchissante et nutritive. Elle se prépare en mixant les noix tigrées réhydratées avec de l'eau et en les filtrant pour obtenir un lait végétal sucré.
Huile de souchet : Extraite des noix tigrées, cette huile est utilisée en cuisine pour sa saveur douce et ses propriétés bénéfiques pour la santé.
Maintenant que les présentations sont faites, nous allons parler de sa préparation. La première chose à faire c’est de trouver les graines sèches, on en trouve chez tout bon revendeur de produit pour la pêche de la carpe et en ligne. Ensuite il y a le type de graine, des petites, des moyennes, des grosses, des black-tiger etc… Tous les vendeurs ne proposent pas ce choix, une marque récente propose un choix très intéressant. La société Appâts Baits (je ne touche pas de com), je connais personnellement le gérant depuis pas mal d’année et surtout je connais son sérieux. Vous pouvez retrouver l’ensemble de sa gamme “Graines Crues” à cette adresse : https://www.appats-baits.com/graines-crues
Première
étape - le rinçage si besoin. En effet, suivant les fournisseurs,
vous aurez des graines plus ou moins poussiéreuses, donc avant de
les mettre à tremper un bon rinçage avant la prochaine
étape.
Seconde étape - le trempage : Le trempage un
minimum de 48h pour les tailles mini et standard et pour les tailles
au-dessus un minimum de 72h. Pour l’eau de trempage, je vous invite
à préférer de l’eau de pluie, de ruisseau, rivière etc… Cela
évite d’utiliser l’eau du robinet afin d’éviter le chlore. Si
vous n’avez pas d’autre choix, je vous conseille de tirer
suffisamment d’eau dans un seau de le laisser à l’air libre
pendant une journée afin que le chlore s’évapore. Pour la
quantité d’eau, je dirai qu'elle doit recouvrir les graines et
dépasser d’un 5 à 10cm, cela va permettre au graines d’absorber
suffisamment d’eau pendant le trempage et qu’elles ne soient pas
au sec. Au moment du trempage j’ajoute également 250g de sucre par kilo de graines sèches, la
carpe adore le sucre et permet d’apporter source d’énergie à
la fermentation.
3eme étape - la cuisson : Compter au
minimum 45 minutes à ébullition et sachant qu’il faut environ 15
à 20 minutes pour que l’eau entre en ébullition. Le temps de
cuisson sera d’un peu plus d’une heure. Surtout remuer de temps
en temps pour éviter que cela ne prenne au fond du contenant et ajouter
de l’eau si besoin.
4eme étape - laisser les graines refroidir dans leur eau de cuisson et ensuite les mettre dans un seau hermétique. A cette étape vous avez aussi deux autres possibilités que je ne pratique pas. L’ajout à nouveau de sucre cela permet d’obtenir une sorte de mélasse. J’ai aussi pendant un temps pour obtenir une forte fermentation ajouté un yaourt nature, celui-ci contient des ferments qui favorisent la production de ce jus bien épais. Mais je ne pratique plus ces 2 méthodes n’ayant pas vu de différence en pêche.
Voilà pour la préparation, si vous avez des questions n’hésitez pas à me contacter par les réseaux. C’est ma méthode, d’autres pratiquent sûrement autrement, n’hésitez pas à faire des essais en aromatisant les graines par exemple.
A
présent parlons des avantages des noix tigrées.
Le gros
avantage et non des moindres c’est l’une des rares graines à
être sélective. En effet, les autres poissons ne la consomment
quasiment pas. Il m’arrive de temps en temps de faire une brème
avec cet appât mais c’est vraiment rare. Le plus souvent c’est dans les
lieux où elle est très utilisée, notamment lorsqu’il faut faire
face aux poissons chats. Cette graine est redoutable dans ces
circonstances et sa dureté fait qu’elle résiste aux attaques des
nuisibles.
Un autre avantage c'est qu'une fois cuitent et dans leur
jus, elles se conservent pendant des mois et des mois. J’ai vu
utiliser des noix tigrées qui avaient plus d’un an avec des
résultats. Le jus finit par se transformer en alcool et la
conservation est vraiment très longue. Ne vous inquiétez pas si
vous voyez une petite couche blanche se former, c'est tout à fait
normal, il suffit simplement d'en retirer le maximum.
Le coût, entre 2 et 5 euros le kilo suivant les quantités et le type, permet de se lancer dans des amorçages à moindre frais, sachant qu’il ne faut pas en utiliser énormément, les autres poissons se détournant de cette graine.
Un
autre avantage c’est qu’elle n’est pas entièrement digérée
par la carpe. En effet, une fois broyées par dents pharyngiennes des
carpes, celles-ci ne sont que partiellement digérées. Donc elles se
retrouvent rejetées avec les excréments et sont à nouveau
consommées. Cela permet à cet appâts d’être très vite réparti
sur un plan d’eau ou un secteur de rivière et d’être assez vite
assimilées même là où elles ne sont pas utilisée. Mais est ce
qu’il reste des eaux où les carpes n’ont pas vu une seule noix
tigrées? J’en doute mais des eaux où elles le sont peu c’est
sûr. Peut être une méthode pour se distinguer des autres.
Pour
les inconvénients. Attention au sur amorçage, comme elles ne sont
pas consommées par tous les poissons on peut très vite se retrouver
avec des carpes rassasiées. On peut aussi le retourner à son
avantage, les grosses carpes devant se nourrir davantage que les
petites, un amorçage assez copieux peut peut être permettre de
sélectionner des poissons. Cela reste à prouver, mais j’y
crois.
Un
autre inconvénient est le temps de préparation, il faut quelques
jours devant soi pour préparer les graines. On ne décide pas
d’aller pêcher avec des noix tigrées pour le lendemain. Cette graine se conservant facilement, j’ai toujours un seau de
prêt dans le camion et dès qu’il est vide j’en prépare à
nouveau, même si je ne vais les utiliser que dans plusieurs
semaines.
Et le dernier attention à ne pas le renverser n’importe où… Enfin ça vous avez eu l'occasion de le découvrir dans l’article précédent. Mais la propulsion des graines à la fronde ou avec une pelle d'amorçage a tendance à mettre un peu de jus visqueux et collant partout.
Voilà tout ce que j’avais à vous dire cette graine, si vous ne l’avez jamais utilisé foncez et il existe également un extrait de noix tigrée qui peut être utilisé pour napper des graines, des bouillettes ou un stick.
Et surtout n’oubliez pas de prendre du plaisir en restant simple, ceci n’est que de la pêche.