J'en ai deux, et vous?
Cela fait maintenant plus de dix ans que je pêche la carpe avec seulement deux cannes. Ce choix, initié un peu par hasard après une casse lors d’un enduro en 2014, s’est progressivement transformé en une véritable conviction. Depuis cet incident, mon approche n’a cessé de s’affiner. Voici pourquoi je reste fidèle à mes deux cannes et pourquoi cela pourrait aussi vous faire réfléchir.
Fini les quatre montages placés sans réelle cohérence, dans l’espoir que l’un d’eux finisse par séduire une carpe. Chaque canne est maintenant réfléchie, et chaque spot sélectionné avec soin. Le temps que je ne passe plus à chercher où poser des cannes supplémentaires est consacré à l’observation et à l’optimisation de mes placements. J’essaie aussi d’anticiper les déplacements des poissons pour éviter que mes lignes ne coupent leur trajectoire.
Avec du recul, on pourrait penser qu’avoir quatre cannes multiplie les chances de capture. Mais en réalité, deux cannes bien placées valent bien mieux que quatre mal exploitées. Une évidence ? Peut-être, mais souvent oubliée.
On parle souvent de la pression de pêche, mais principalement sous l’angle des présentations et amorçages trop classiques, que certaines carpes apprennent à éviter. Ce n’est pas mon propos ici. Je veux parler de la pression exercée par nos lignes elles-mêmes.
J’adopte également une approche en ligne détendue, voire très détendue en bordure, ce qui limite encore davantage les vibrations et le stress pour les poissons. Sur des plans d’eau très fréquentés, cela peut faire une vraie différence.
ZEN. Oui, je suis zen quand je pêche. Plus sérieusement, l’un des grands avantages de n’utiliser que deux cannes, c’est la mobilité. Il m’est déjà arrivé, lors de pêches à la journée, de ne pas être satisfait de mon poste et de décider de bouger, un peu comme en stalking. Peu d’appâts à l’eau, aucun regret à changer d’endroit, surtout si j’ai repéré de l’activité ailleurs.
Même en session, cette légèreté est un atout. Avec seulement deux cannes à gérer, tout peut être plié en dix minutes et je suis prêt à repartir. Cet aspect s’accorde aussi parfaitement avec mon mode de vie : vivre en fourgon impose une organisation stricte et l’essentiel prime. Pêchant ainsi depuis plus de dix ans, cette transition s’est faite naturellement pour moi.
Ce dernier point n’est pas une question de radinerie, mais de bon sens. Deux cannes, c’est deux détecteurs, deux ou quatre bobines à remplir (nylon/tresse), quatre piques et moins de consommables. Si un jeune débutant me demandait conseil, je lui recommanderais d’investir dans seulement deux cannes. Il apprendrait ainsi à réfléchir davantage à son approche, tout en faisant des économies.
L’argent que je ne dépense pas dans du matériel supplémentaire, je le réinvestis dans les appâts. Je préfère avoir moins de cannes, mais des appâts de qualité
Plus de dix ans ont passé, et je n’ai jamais regretté ce choix. La pêche à deux cannes m’a permis de me concentrer sur l’essentiel : mieux comprendre le poisson, m’adapter au milieu et profiter pleinement de chaque session. Ce n’est pas une règle universelle ni LA solution miracle, juste mon retour d’expérience.
J’en ai deux. Et vous ?