Une histoire de noix tigrée


Après un passage dans le Puy de Dôme et le Cantal, je repars en direction de la Normandie, mais avant cela je dois faire un arrêt en Corrèze. Il y a quelques années, nous nous étions arrêté sur la rivière la Vézère lors d'un autre road-trip. Non loin de là il y a un plan d’eau qui semble intéressant où la pêche de nuit n’est pas autorisée, pile poile ce qu’il me faut.



Arrivé sur place dans la matinée, je décide de trouver un lieu pour poser le camion avant d’aller faire le tour du plan d’eau. L’emplacement est juste top à 50m du plan d’eau. Le programme est le suivant : repérage, amorçage, coup du soir suivi du coup du matin. Vous le lirez dans les lignes à venir, que tout ne va pas se passer comme prévu.

Première chose à faire repérage, polarisante et jumelle, c’est parti. J’approche de l’eau, un pêcheur au feeder accompagné du garde de pêche, parfait pour prendre des informations. Après une longue discussion avec le garde et de nouveaux éléments en main, je vais prospecter une zone qui semble un peu délaissée car “éloignée des parkings”. La zone semble intéressante, quelques gros enrochements, quelques herbiers en bordure et en soulevant 2 ou 3 cailloux au fond de l’eau sur la bordure une écrevisse s’en échappe. Les hautes herbes sur le bord peu piétinées, me laissent à penser que le poste ne doit pas être trop souvent pêché, du moins pas en cette saison.

Le poste est choisi, il ne me reste plus qu’à retourner au camion un bon kilomètre de marche pour aller chercher de quoi amorcer. Il me reste un fond de noix tigrées bien assez pour le coup du soir et du matin. Mais c’est là qu’arrive l’erreur, j'ouvre les portes arrières du camion, décharge les 2-3 choses qui m'empêchent d’aller chercher le seau de noix tigrée que je pose sur le lit et je recharge ce qui me bloquait le passage. Et là c’est le drame, je vois le jus des noix tigrées couler par le dessous du lit dans la soute… Le seau était mal fermé et s’est renversé sur le lit… Pour les quelques non pêcheurs qui lisent cet article, comment vous expliquer? La noix tigrée est une graine qui nous vient d’Espagne, nous la préparons en la cuisant dans de l'eau en y ajoutant une bonne dose de sucre. L’avantage de cette graine, c’est qu'elle fermente et le jus sucré se transforme petit à petit en une sorte de mélasse visqueuse, collante, très et pour cette situation trop odorante… Et c’est parti pour une longue séance de nettoyage, des housses, des matelas et de tout ce qui était dans la soute… Dans mon malheur il fait beau et chaud, je passerai l’après-midi à nettoyer et faire sécher tout ça. Je garderai tout de même cette odeur pendant 2 ou 3 jours dans le camion, perso elle ne me dérange pas plus que ça. Au passage, je ferai un petit article sur la préparation et la cuisson des noix tigrées.



Côté pêche, j’irai amorcer dans la soirée, mais je ne pécherai pas le coup du soir. Afin de ne pas créer de pression sur le poste tout juste amorcé. Au petit matin, installation sur le poste, je ne voix pas trop d’activité, si ce n’est quelque blanc en surface. De plus le fond sur le poste est assez dur, donc pas de remontée de gaz lorsque le poisson s’alimente sur le fond. Le soleil se lève, avec de bien belles couleurs, l’ambiance au bord de l’eau est plutôt agréable. Avant de commencer quoi que ce soit, je remets 2 poignées de noix tigrées sur mes deux spots en bordure. Côté eschage, rien de bien compliqué 2 noix tigrées équilibrées par un morceau de liège et le tout accompagné un petit stick de noix tigrées broyées et boostées avec l’extrait de noix tigrée proposé par Appâts baits. La première ligne est placée à quelques mètres du bord. Je n’aurais pas le temps de placer le second montage que le détecteur de touche s’emballe, cela ne fait pas 10 minutes que la ligne est placée. Un poisson très puissant, je subis plus que je ne contrôle. Cela fait plaisir de ressentir de telles sensations. Après m’avoir pris une bonne dizaine de mètres, je reprends la main sur la situation. Le combat est long et le poisson vraiment puissant. Le combat ressemble beaucoup aux communes de rivière. C’est vraiment l’espèce que je préfère en carpe. Elles sont beaucoup plus proches de la souche dite “sauvage”, le plus souvent assez longues et leur morphologie est faite pour nous en faire voir de toutes les couleurs. La première remontée en surface, me confirme que c’est bien une commune et plutôt jolie niveau gabarit. Je comprends pourquoi le combat s’éternise. Mais finalement, la belle rend les armes et je peux ainsi glisser ce poisson bien long et large dans l’épuisette.

Au moment de déposer le poisson sur le tapis, je m’aperçois qu’il est bien lourd. Le poisson est vraiment superbe. Ecaillure parfaite, bouche intacte, une carpe longue et large. C’est vraiment le cyprin que je recherche. Il faut vraiment apprécier cette capture à cette juste valeur. Une bonne galère la veille, mais quand on voit le résultat on ne peut qu'être satisfait. Un petit amorçage, au bon moment au bon endroit. J’accorde une énorme importance au repérage avant une pêche. Je ne choisis pas un poste par facilité d’accès, il me faut être confiant et pêcher où je pense que le poisson se trouve. Si j’en ai des preuves, saut, fouilles, marsouinages, poisson en surface, c’est encore mieux.

Je remet en place mes 2 montages, mais le reste de la matinée sera des plus calme. Je pense que le dérangement causé par la durée du combat à effrayer les quelques carpes qui se trouvaient dans le coin. Une pêche de bordure, c’est souvent pour un poisson, mais avec un tel poisson, la matinée de pêche est tout simplement réussie.

Je ne pêcherai pas avant mon retour en Normandie, un peu de tourisme au programme. Mais j’ai déjà des pêches en prévision et surtout pêcher un plan d’eau que j’ai délaissé ces dernières années. Ceci est une autre histoire. N'oubliez pas de prendre du plaisir en restant simple, ceci n’est que de la pêche.